samedi 7 juin 2008

Le dindon



Cette pièce est assez librement adaptée du Dindon de Feydeau.
C’est l’histoire de plusieurs tromperies. Un homme poursuit une femme. Cette femme a un mari. Ce mari est ami du premier. La femme est également poursuivie par un second ami du mari. Le premier poursuiveur est marié. Le second poursuiveur a une maîtresse. Le mari de la poursuivie a eu une maîtresse.
Ah oui j’oubliais un américain businessman. Un colonel. Une sourde. Un groom équipé. Un maître d’hôtel. Un homme de ménage. Et quelques autres….
Mmmmh je crois qu’en fait que les rebondissements et personnages sont trop nombreux pour être résumés en quelques mots. L’heure et demie de spectacle sont bien nécessaires pour tout suivre !
Mais ? Mais ? Au final, qui est le dindon de cette farce ?

3 raisons d’aimer

  • La modernisation d’un classique de boulevard. On part d’une histoire "basique" avec des femmes, des maris, des amants. On part d’un texte écrit en 1896 (quand même plus d’un siècle donc !!). Ca commence classiquement, avec les répliques ampoulées. Puis, ça s’emballe. Dans tous les sens. Dans des délires en séries. Des répliques à la volée. Des personnages de maintenant. Des références du 21e siècle.
  • La mise en scène aux petits oignons. Le décor minimaliste mais permettant donc tout. Un rythme ne faiblissant jamais, à tambours battants. Des intermèdes sympathiques. Le spectateur n’a pas une minute pour reprendre son souffle. Peu de moments à ne pas sourire ou rire.
  • Les comédiens. 8 sur scène. La plupart sont très justes et hilarants. Jouant plusieurs rôles. Dynamiques et délirants. En particulier Philippe Sax, vraiment excellent. Des comédiennes très jolies et comblant les mirettes de ces messieurs.

3 raisons de bouder

  • Le vaudeville peut sembler lourd à certains. Le genre joue toujours sur l’exagération. Mais ici, j’ai parfois eu un sentiment de too much. La vulgarité est, à certains moment, effleurée. Pas de méprise, j’ai beaucoup ri. Sauf que je peux comprendre que certains décrochent.
  • Le vaudeville toujours. Ce thème est le cœur des pièces du genre. La tromperie. Au cœur de celle-là donc. Et même multipliée par le nombre de possibilités. Si vous ne supportez pas le sujet. Si vous êtes pudibond. Si vous venez d’apprendre que vous êtes cocu. Si les remords vous rongent. Mieux vaut éviter de retourner le couteau, certainement.
  • L’abondance de portes. Et de claquages desdites portes. Moi, ça fait trembler d’imaginer tous ces doigts qui pourraient y finir coincés. Dans les portes. Vous croyez que les acteurs y pensent en jouant ? Moi je dis qu’il ne faut pas être digitoportaphobe pour apprécier le spectacle.


En bref ? Une pièce de boulevard, traditionnel dans l’histoire, mais agrémenté de petits plus dans la mise en scène et le jeu des acteurs qui la distingue de la masse des pièces du genre.

Un extrait ? « L’amant, c’est l’artiste de l’amour. Le mari n’en est que le fonctionnaire. »

Le dindon
Comédie de Paris – Paris 9e
Du mardi au samedi, 21h30
15 à 20€ sur BilletReduc

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